Considérés comme organismes nuisibles, les ragondins et rats musqués font l'objet d'une lutte rendue obligatoire sur l'ensemble du département de l'Orne.
Ces populations ont été introduites à la fin du XIXème siècle en France à des fins d'élevage pour leur fourrure, et se sont par la suite répandues sur la plus grande partie du territoire.
Impacts des rats musqués et ragondins
Leur prolifération incontrôlée a un impact significatif à différents niveaux :
Au niveau sanitaire
Les rats musqués et ragondins sont vecteurs de différents pathogènes transmissibles à l’Homme telles que les leptospires.
Ces dernières peuvent se transmettre par contact avec des eaux stagnantes ou des secrétions d'animaux infectés (rongeurs, chiens, etc.) et provoquer la leptospirose, maladie potentiellement mortelle.Le public au contact de l’eau (pêcheurs, sportifs ou touristes) est donc particulièrement concerné.
Le risque sanitaire a été évalué dans le cadre du programme GEDUVER qui a montré que 28% des ragondins et 48% des rats musqués piégés dans l’Orne avaient été exposés à la leptospirose.
Cette même étude a montré que 20% des ragondins et 35% des rats musqués étaient porteurs de cette bactérie au niveau rénal et donc potentiellement contagieux pour l’homme.
Au niveau patrimonial
Ces espèces sont concurrentes d'espèces indigènes telles que le campagnol amphibie et participent ainsi à la dépopulation d'espèces protégées ou à préserver.
Les animaux d'élevage et animaux domestiques sont également touchés par la leptopsirose.
Au niveau des cours d’eau
Les ragondins dégradent les berges avec le creusement de terriers et les coulées de passage.
Consommant les jeunes pousses de saules, leur présence compromet en outre les efforts de reconstitution de ripisylves et de renaturation de berges en génie végétal.
Au niveau agricole
Les ragondins détruisent les cultures en bordure des cours d’eau.
Le Ragondin(Myocastor coypus) |
Le Rat musqué(Ondatra zibethicus) |
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Origine | Importé d’Amérique du Sud à la fin du XIXème siècle pour l’élevage de fourrure | Importé d’Amérique du Nord au début du XXème siècle pour l’élevage de fourrure |
Caractéristiques morphologiques | Longueur de 50 à 60 cm Poids moyen de 6 kg Pelage de couleur brun à jaune brun (cas d’albinos possible) Longues moustaches Grandes incisives colorées |
Longueur de 23 à 32 cm Poids allant de 0,8 à 1,5 kg Pelage de couleur brun à brun foncé (cas d’albinos possible) Queue légèrement aplatie dans le sens vertical |
Habitat | Terrier, d’environ 30 cm de diamètre, creusé de préférence dans les berges abruptes et composé de 1 à 3 m de galeries aboutissant à une « chambre » | Terrier creusé dans les berges et se composant de galeries en réseau avec une ou plusieurs entrées immergées et des sorties possibles au niveau du sol Hutte en roseaux et en laîches à la surface de l’eau |
Régime alimentaire | Herbivore opportuniste, consommant par jour, un quart de son poids en végétaux divers selon les milieux occupés et la saison | Herbivore pouvant consommer des invertébrés (bivalves, écrevisses, gastéropodes) |
Rythme d'activité | Plutôt de type nocturne, sauf après une période de froid intense | Actif le matin et le soir |
Reproduction | 2 à 3 portées par année 5 à 7 jeunes par portée Reproduction possible dès l’âge de 6 mois |
3 portées en moyenne par an 6 jeunes par portée Reproduction possible dès l’âge de 6 mois |
Nuisances et dégâts | Dégradation des milieux aquatiques Attaques aux cultures Risque sanitaire (leptospirose) |
Dégradation des milieux aquatiques Risque sanitaire (leptospirose) |
Durée de vie | < à 5 ans | < 3 à 4 ans |
Prédateurs possibles | Renards et rapaces sur les juvéniles | Renards, putois et hérons |
Abondance | Quelques individus à plusieurs dizaines par km de cours d’eau ou par ha de marais
Les zones avec des ressources alimentaires à proximité sont privilégiées |
Quelques individus à plusieurs dizaines par km de cours d’eau
Jusqu’à 50 voire 60 individus par ha de marais |